vendredi 6 mai 2011

Naufrage à Gustavia tome 2 extraits

Si vous avez lu «Naufrage à Gustavia»
«Une histoire vécue»
Auteur : Louis Charbonneau
Il y a quelques années, Nicole, ma compagne de vie et moi avons vécu une histoire de voile qui restera gravée longtemps dans notre mémoire.
Cette aventure a failli nous coûter la vie.
St-Barth était la fin de notre voyage en Atlantique et mettait un terme à la réalisation de notre film sur la vie en mer à bord d’un voilier. Là, débutait notre vie de naufragé.

Naufrage à Gustavia
L'ombre d' Ensueño
L'ombre d'Ensueño le voilier perdu navigue dans l'au delà.
Lisez cet extrait du tome 2 :
Il y avait eu une histoire avant le naufrage.  Il y aura donc une suite à cette histoire de naufrage qui répondra aux questions laissées de côté. Il faudra attendre le deuxième tome pour connaître l’épilogue de cette histoire : vous découvrirez les hauts et les bas d’avant le naufrage. La traversée de Beaufort NC à St-Martin. Les préparatifs, juste avant de lever les voiles pour l’expédition. Les conditions à bord du bateau, les plaisirs et difficultés de la navigation, la menace d’Olga, l’ouragan annoncé… Vous connaîtrez les équipiers, personnages intéressants pour le meilleur et pour le pire. Vous découvrirez les dessous des tournages de scènes pour notre film, hélas perdu. Notre arrivée à St-Martin,des rencontres intéressantes...

Voici un extrait du tome 2 : Olga, la Striptiseuse
Olga, la striptiseuse
Olga, l'ouragan fin novembre 2001
Nous étions à la xième journée en mer, à une centaine de milles au sud des Bermudes...
En fait ce n’est pas Herb qui nous a d’abord annoncé la venue d’Olga, ce sont les gens du  réseau du Capitaine. Tous les matins, à partir de Montréal, ils communiquent avec leurs membres de radio amateurs à travers le monde : ils leur donnent la météo et toutes sortes d’autres nouvelles locales, ils communiquent avec leurs membres, passent des messages personnels, c’est un club fermé, il faut absolument avoir un permis de radio amateur. On me l’a confirmé assez rapidement quand j’ai essayé de transmettre au propriétaire du bateau que nous étions en toute sécurité. Je venais de passr un message rapide sans équivoque et sans attente de retour < Ici le Roi … des pirates, prière de communiquer avec mon armateur et lui dire que tout baigne dans l’huile, over and out !>

  1. Identifiez-vous, Monsieur … Il nous fera plaisir de vous répondre !
Je n’ai pas de lettre d’appel, je ne suis pas radio amateur, je n’ai donc pas répondu. Mais ils savaient qui j’étais, on avait fait des approches auprès d’eux, le propriétaire est copain avec eux et ils connaissaient notre itinéraire … J’espère qu’en cas de problèmes graves, ils auraient répondu …
De toutes manières, ce matin-là, un trémolo dans la voix, un rire vinaigre étouffé, le responsable de la météo, nous annonça que … et dehors de la saison des ouragans … Olga, Olga la Stripteaseuse, comme je l’appelais, celle qui se préparait à déployer ses charmes en Atlantique  Nord, au nord du tropique, là, juste où nous étions.
Que fallait-il faire ? Aucun doute dans ma tête, plein sud, pleine voile, de toutes manières, les Bermudes étaient trop loin et pas du tout dans notre direction.
13.30 heures, il fallait annoncer nos couleurs à Herb. Dans un premier temps, on plaçait notre appel :

  1. South Bound II, this is Ensueño ! Our position is … ( elle était écrite dans le livre de bord ) waiting for come back ! ( Herb émet sur les bandes maritimes, aucun besoin de permis de radio amateur)
À partir de 2 heures, il rappelait dans les ordres des inscriptions. Un équipier restait à l’écoute. Aussitôt appelé, ça pouvait aller jusqu’à 15, 15.30 heures : à ce moment-là, il y avait toujours 2 personnes à l’écoute, l’un avec papier, crayon et  la petite enregistreuse et l’autre sur le radio ondes courtes occupé à parler à Herb. J’ai du rester une partie de l’après-midi dans le carré, j’écoutais ce qui se disait entre les autres voiliers et notre ange gardien. Éparpillés dans ce coin de l’Atlantique, ils avaient tous la même préoccupations. Un d’entre eux était près des Bermudes, Herb lui suggéra d’y rentrer se refugier … Les nouvelles étaient claires, cette charmante Olga s’en venait droit sur nous … C’est à ce moment-là que l’équipage se mit à élaborer toutes sortes de théories, toutes plus farfelues les unes que les autres. J’ai finalement réussi à leur faire comprendre qu’il n’y avait qu’une seule voie, celle de continuer notre route le plus rapidement possible plein sud et de se préparer au pire ce qui fut confirmé par Herb vers les 16.30 heures.
L’entente était la suivante, il fallait que tous soient prêts à intervenir durant la nuit au cas où il aurait fallu changer de voilure. Quelques remarques de la part de Bertin qui disait être venu avec nous en vacances et qu’il s’attendait à dormir sa nuit. C’est vraie, c’était déjà difficile de le réveiller pour ses quarts : le deuxième ou le troisième soir, il a fallu quelques 15 minutes pour le réveiller, il avait même barré sa porte, fort heureusement pour lui, le sceau d’eau état prêt. Je me suis même demandé s’il n’avait pas rendu l’âme. Je me demande toujours comment il réussissait à dormir si profondément dans sa cabine avant, exigüe, hublots fermés, à se faire brasser comme dans un séchoir à linges. La consigne fut claire : plus de portes verrouillées. Je ne pouvais donc compter que sur les deux Nicole, Claude étant toujours pris de son mal de mer, bien que la visite  possible d’Olga l’avait quelque peu ranimé. C’était peut-être encore son petit goût à peine caché de voir le triangle des Bermudes …
La décision fut prise
Le vent soufflait au dessus de vingt nœuds, nous étions au portant, donc capable de prendre plus de voilure, la grand voile resterait donc toute ouverte, la voile d’avant aussi, au départ, le choix avait été de mettre le génois 135, comme il est sur enrouleur quelques tours sont rapidement faits, pour le réduire,.. Herb nous assurait que le vent ne dépasserait pas 25 nœuds. Il n’était pas question de remplacer le génois par le tourmentin. Si Herb nous avait annoncé du temps violent, la décision aurait été évidemment autre. Nous étions au portant, direction franc sud, cap sur St-Martin, les Bermudes derrière nous, nous venions de dépasser la mi-chemin, il restait probablement 600 milles à faire, Olga filait droit sur nous, il fallait parcourir le plus de distance possible, le plus rapidement possible, le vent était du NE, le Golf-Stream était chose du passé, le voilier filait 9 nœuds, réguliers, Ensueño se comportait à merveille. L’équipage a finalement compris que nous n’étions pas en mode vacances et comprirent que la nuit avait des chances d’être courte.
Les gens s’embarquent souvent dans une aventure de voile sans trop savoir ce qui les attend. Une traversée n’est pas une balade de voile de dimanche après-midi sur un lac, c’est une aventure qui peut prendre toutes sortes d’allures. Souvent encouragé par un armateur dont le premier souci est quelque fois de rentabiliser financièrement son embarcation, ils partent au long cours…
D'autres extraits suivront

Nous étions partis tourner un film, mais...
Louis Charbonneau voileevasion@yahoo.ca

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